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Unknown Track - Unknown Artist
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oros warren
2006, Irak-Ramadi, 14:07.
‘’BOOM!’’ La seconde explosion fut plus violente que la première. Le sol trembla et des coups de feu suivirent aussitôt. Comme à chaque fois, il essayait de se remémorer le bruit du vent, des oiseaux et de la nature. Mais sa tête était parasité par le souvenir des bombes, des tirs et des cris. Oros se tenait appuyé contre un mur. Il attendait les ordres qui tardaient à venir. Il martelait frénétiquement le sol de sa botte, trahissant son anxiété. Il finit par décoller de son mur pour faire les cents pas comme un lion en cage. Il détestait être au QG alors que tout ses frères étaient sur le champ de bataille. Il avait l’impression de ne servir à rien. Enfin, le haut placé de la NAVY SEAL sortit de la tente. Oros s’y précipita. Même s’il faisait partit des Marines il espérait recevoir un ordre d’attaque. Peu importe le supérieur qui le lui filait. Il le salua jusque ce que le chef lui ordonne « repos »
. -Des nouvelles chef?
-Mauvaises. L’état major insiste pour qu’on reste ici, ce serait suicidaire d’aller les chercher. L’embuscade est trop dangereuse.
-C’est à dire?
-C’est à dire qu’on ne va rien faire.
-On va les laisser mourir? Chef, putain !!
Le chef s’éloigna. Il massa ses tempes pour réfléchir à une quelconque solution. Rester ici les bras croisés? Laisser tout ses frères mourir sur le champ de bataille? Hors de question. Oros pesta continuant de faire du sur place. Une idée éclaira d’un coup ses pensées. Il jeta un coup d’œil autour de lui: tout le monde semblait occupé. Loin du regard de ses supérieurs, le grand militaire s’éloigne des tentes. Il partit au pas de course en direction des véhicules, évitant soigneusement chaque soldat. Il atteignit enfin sa Jeep: Son éternelle ‘Rocinante’ était là parmi les autres voitures. Abîmée par les impacts de balles, la jeep était toujours en état de marche malgré les nombreux dégâts qu’elle avait subi. Il se retourna pour vérifier que personne ne le suivait et grimpa dans le véhicule. Son cœur battait la chamade. Il posa ses mains sur le volant et prit une grande inspirée. Si personne ne voulait se bouger le cul pour les sauver, lui il le ferra. Tout à coup, un soldat le vit et se mit à faire des gestes pour alerter les autres.
-Va te faire foutre. Du con.
Ragea Oros entre ses crocs. Il enclencha le contact et fit rugir le moteur. Tout le monde s’attroupa dans sa direction mais Oros n’etait pas enclin à obéir. Tant pis pour les conséquences. Il mit la marche arrière et ensuite, fonça à travers les chemins ensablées menant à la ville, le pied enfoncé sur l’accélérateur jusqu’à rejoindre la troupe de militaires en danger. Alors que les soldats américains étaient pris au piège, ils pouvaient entendre au loin la mélodie cacophonique d’une musique devenir de plus en plus forte. C’était Sabotage des Beastie Boys. Pour les soldats, aucun doute: la cavalerie arrivait. Une jeep blindée arriva en plein dérapage au milieu des troupes ennemis, la musique à fond. Toute l’attention se posa sur l’apparition improbable. Oros sortit de sa jeep, équipé d’un casque qu’il n’avait pas pris le temps d’attacher et d’un gilet par-balle, armé de son AK-47. Il poussa un hurlement animal et se mit a tirer dans le tas.
-Allez bande d’enfoirés de merde! Je vous attends!
Il se tourna vers le bâtiment où les américains se réfugiaient.
-Vous attendez quoi? Le bus? Il est là, alors ramenez vos gros cul ici!
Il couvrit ses coéquipiers qui se précipitaient en direction de leur sauveur aux élans certainement suicidaire. Il tira dans le tas en continuant de hurler et de vociférer des insultes. Les balles pleuvaient sur lui mais il ne s’arrêtait pas. Il ne tombait pas. A lui tout seul, il tua une bonne dizaine d’insurgés à la suite. Il protégeait ses gars pendant qu’ils rentraient les uns après les autres dans son véhicule. Voilà comment son plan aurait il pu être décrit: attirer l’attention et gagner du temps. Lorsque tout le monde fut en sécurité, il rentra dans sa jeep et démarra au plus vite. Il saignait de partout mais, malgré son état pitoyable, il éclata soudainement de rire. La musique rugissait encore. Il se tourna vers son coéquipier, qui appuyait un bout de tissu humide sur ses blessures les plus apparentes, et lui fit un gros sourire.
-Vous voyez, si les autres vous laisse tomber, c’est pas mon cas! Bande de d’enfoirés aha!
Dit-il en riant de plus belle. Il tenait à peine debout mais il savait qu’il arriverait à bon port avant de s’écrouler. Il savait aussi qu’il allait se faire tuer par ses supérieurs mais il s’en fichait... Il avait sauvé son équipe et c’était tout ce qui comptait.
CHAINS
sOLDIE
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