έχθρα

C’est alors que le sol se mit à trembler autour d’eux. Le tortionnaire, surpris, se stoppa. Aroon rouvrit lentement les yeux, ils étaient devenus rouge sang. Son petit visage d’enfant portait une rage indescriptible. Il était méconnaissable, il ressemblait à un monstre. De fines veinules noires apparurent sur son visage. Une étrange aura rouge l’entoura. Le sol se mit a se fissurer et un coup parti. La force du garçon s’était décuplée, il venait d’éjecter son père à l’autre bout de la pièce de son maigre bras d’enfant en malnutrition. Il allait se venger, il allait le tuer. Il se pencha au dessus de son père et glissa ses mains autour de son cou puis, il se mit à serrer de plus en plus fort.
Soudainement, quelque chose stoppa l’élan meurtrier d’Aroon. Un homme entra dans la pièce. Il le connaissait. Grand, des cheveux blonds parfaitement coiffés et toujours bien habillé. Cet homme était toujours présent dans sa vie depuis qu’il était petit. Il l’avait toujours aidé. C’était le seul homme à avoir été un tantinet gentil avec lui. Que faisait-il ici? L’homme en question, que l’on surnommait Hermès, posa sa main sur son front et d’un coup, Aroon se sentit faible. Ses jambes ne tenaient plus sous son poids. Il s’écroula dans les bras d’Hermès qui le porta et, encore conscient, il le sentit l’emmener ailleurs, loin de la maison. Il sentit la banquette arrière d’une voiture, entendit le moteur rugir: ils partaient. Loin de sa maison, loin de ses parents, très loin. Au bout d’un long moment de route, il reprit pleinement conscience et se mit doucement assis sur le siège. Il observa le conducteur, restant silencieux. Hermès jeta un coup d’œil aux rétroviseurs et remarqua que le jeune garçon s’était réveillé. Il sourit, continuant sa route.

-C’est fini Aroon. J’ai attendu trop longtemps, il faut qu’on parte loin d’ici. Tu ne reverras plus jamais ces gens. Je vais m’occuper de toi maintenant.

Aroon resta silencieux, fixant l’homme en face de lui, l’air vide. Il baissa un instant sa tête.

-Tu ne m’as pas laissé le tuer avant de partir.
-Non... Tu vaux mieux que ça, il faut apprendre à te contrôler, je t’expliquerai tout ne t’en fais pas. Tu peux avoir confiance en moi.
-Je veux aussi un surnom.

Hermès écarquilla ses yeux de surprise, jetant un coup d’œil au garçon et ne put retenir un rire. Avec tout ce qu’il venait de se passer, en voyant l’état du gosse plus que pitoyable et le fait qu’il venait de se faire emmener loin de chez lui, il fut choqué de savoir que la seule chose qu’il désirait c’était un surnom?

-Arès, ça te va?
-Ça me va.

Et enfin, le jeune Arès décrocha son tout premier petit sourire. Leur aventure commençait.